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DES CYCLISTES
Définitions
:
Les circulations Douces, appelées aussi mobilités
douces, modes doux ou encore modes alternatifs, regroupent des
modes de déplacement non mécanisés et à
vocation essentiellement écologique : le roller, la trottinette,
la marche à pieds et le vélo. Autrefois «
modes oubliés », les mobilités douces sont
réapparues à l’occasion des grèves
du transport public de 1995.
Les circulations douces ont les
caractéristiques spécifiques suivantes :
- Celles-ci se pratiquent pour des motifs
et dans des plages horaires élargis. En effet,
le vélo, le roller, la marche à pieds et la trottinette
sont utilisés durant les jours de semaine, les week-ends,
mais aussi les jours fériés et les vacances.
- Les circulations douces sont présentes
dans la plupart des villes françaises. Toutefois,
ce constat doit être fortement nuancé car cette
présence ne se manifeste pas uniformément sur
tout le territoire hexagonal. Sauf à Paris et dans quelques
grandes villes de province, vélos, rollers ou trottinettes
sont loin de représenter des parts de marchés
notables. L’utilisation de ces modes à des fins
utilitaires varie entre 0.01 et 5% de parts de marché
dans les déplacements quotidiens (ex: Aix-en-Provence
et Marseille : 0.01%, CERTU, 2000).
- Autre caractéristique, ces modes sont
soumis à une réglementation spécifique.
Le Code de la Route distingue plusieurs règles applicables
uniquement aux cyclistes. Il en va de même pour le Code
des Communes qui réglemente notamment la circulation
des vélos dans les couloirs bus. Ces codes disposent
d’autres articles concernant les piétons et les
personnes circulant en rollers ou en trottinettes, qui, dans
tous les cas, sont considérées comme des piétons.
Egalement, notons que les voiries destinées aux voitures
(la rue) ou aux vélos (pistes ou bandes cyclables) ne
sont pas autorisées à la circulation des rollers,
des piétons, des skateboards et des trottinettes.
- Les modes doux ont chacun une histoire
qui leur est propre. Par exemple, le patin à
roulette, invention française du XIXème siècle,
a été successivement rebaptisé «
patins en ligne » (1985), « roller blade »
(1990), puis « roller » (2000).
- En matière d’aménagements,
les besoins des modes doux sont très différents
des autres modes de transport. Leur emprise spatiale
est relativement restreinte. Par exemple, les pistes* (l’*
renvoi au lexique) et bandes cyclables* excèdent rarement
les deux mètres de large pour les aménagements
unidirectionnels, les trois mètres de large pour les
aménagements bidirectionnels, et les quatre mètres
pour les trottoirs mixtes piétons / vélos.
- Du fait de leur motricité autogène*,
les circulations douces sont non polluantes.
Il s’agit là d’un atout majeur pour la protection
de l’environnement.
- D’un point de vue géographique,
le rayon de déplacement octroyé par les
circulations douces est assez restreint, sauf
si ces modes sont pratiqués en complémentarité
avec le transport public (cf. plus loin). En moyenne,
les distances de déplacement oscillent entre quelques
centaines de mètres pour la marche à pieds et
5 km pour le vélo. Concernant les déplacements
utilitaires effectués en rollers ou en trottinettes,
les comportements sont encore assez méconnus, et les
statistiques quasi inexistantes.
- Les vitesses de déplacement des
circulations douces sont très différentes par
rapport aux autres modes de déplacement. Par
exemple, pour les cyclistes, la vitesse moyenne de déplacement
en zone urbaine oscille entre 14 km/h pour les femmes et 17
km/h pour les hommes (voir annexe N°1 : Calcul du kilométrage
annuel moyen d’un cycliste urbain en fonction de sa vitesse).
Sauf en cas d’embouteillage, la vitesse des voitures est
toujours supérieure à celle des piétons
ou des cyclistes. En zones périurbaine ou rurale, les
écarts de vitesses peuvent atteindre plusieurs dizaines
de km/h.
- En terme d’économie des transports,
les parts de marché des modes doux sont relativement
infimes, voire à la marge, comparées
à celles des modes mécanisés. Toutefois,
depuis 1990, les parts de marché du vélo augmentent
lentement dans la plupart des agglomérations françaises.
Il est fort possible que cette tendance à la hausse concerne
également les rollers.
Outre ces quelques spécificités,
les circulations douces cumulent de multiples avantages. Nous
n’aborderons ici que les principaux :
- Les mobilités douces représentent
une alternative à l’utilisation de la voiture
particulière.
- Grâce au report modal (de l’auto
vers le vélo par exemple), les modes doux ont le potentiel
d’alléger les flux de trafic, surtout
aux heures de pointe.
- Les circulations douces représentent des
modes complémentaires au transport public. C’est
en particulier le cas pour le vélo, qui est, avec la
marche, le mode doux le plus utilisé en complémentarité
des véhicules de transport public (ex : train + vélo,
couloirs mixtes bus / vélo, ou tramway + vélo
etc).
- Comparée au transport automobile,
la complémentarité entre vélo et transport
public garantit une certaine viabilité
(capacité à durer dans l’espace et le temps)
: les modes doux, non-consommateurs d’énergie sont
aussi peu consommateur d’espaces.
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Bibliographie (non exhaustive) :
SEBBAN, A-C. La complémentarité
entre vélo et transport public. Thèse de
doctorat sous la direction d’Alain MOTTE, Institut d’Aménagement
Régional, Aix-en-Provence : IAR, décembre 2003.