LA COHABITATION ENTRE BUS ET VELO (extraits)

DEFINITION ET REGLEMENTATION

La cohabitation entre bus et vélo se définit comme la circulation d’un bus et d’un cycliste sur un même espace linéaire constitué par le couloir bus. Egalement qualifié de couloir mixte bus/vélo, ce site propre fait l’objet d’une réglementation spécifique, les bus étant soumis à une réglementation stricte.

Pour un cycliste circulant dans un couloir bus, il existe seulement deux cas réglementaires: cette pratique est soit légale, soit illégale. Les dispositions du Code Général des Collectivités Territoriales (L. 2213-3, 2ème alinéa) prévoient pour les Maires la possibilité de «réserver des emplacements (sur les voies publiques) pour faciliter la circulation et le stationnement des transports publics de voyageurs et des taxis».

Par ailleurs, les Maires peuvent interdire ou autoriser par arrêté municipal l’ouverture des voies bus et tramways aux cyclistes, mais à deux conditions toutefois : établir un arrêté municipal (préfectoral dans le cas de Paris), et prévoir une signalisation adaptée en conformité au Code des Communes (art. 131-4).

Pour la signalisation horizontale, la réglementation impose des flèches et des logos vélo peints au sol. Pour la signalisation verticale, la réglementation impose un panneau B 27 (voie réservée aux autobus) et l’adjonction d’un panonceau M4d1 (silhouette d’un cycliste). Ainsi, l’ensemble des panneaux B27 + M4d1 signifie «circulation autorisée aux cyclistes, mais non obligatoire». Il existe également le panneau B22a (piste ou bande cyclable obligatoire) joint au panneau B27. Les panneaux B27 + B22a signifient «circulation obligatoire pour les cyclistes dans le site propre bus».

En complément de la signalisation, une bande cyclable peut être matérialisée au sol, dans le cas où le couloir bus a été élargi à 4.5 mètres. Toutefois, suite aux expériences assez négatives de nombreux chauffeurs de bus avec cette bande cyclable latérale au site propre, ce type d’aménagement n’est plus recommandé.

Le Code de la Route n’interdit pas la cohabitation bus/vélo, mais il traite de ce sujet d’une manière plutôt générale : l’article R.43 stipule que «tout usager doit, sauf en cas de nécessité absolue, emprunter exclusivement les voies, bandes, pistes, trottoir ou accotements affectés à la circulation des usagers de sa catégorie».

Le Code des Communes stipule que «le Maire peut, par arrêté motivé, eu égard aux nécessités de la circulation, interdire à certaines heures l’accès de certaines voies de l’agglomération ou de certaines portions de voie ou réserver cet accès, à certaines heures, à diverses catégories d’usagers ou de véhicules» (art. L.131-4). Compte-tenu de ce pouvoir, le Maire (le Préfet à Paris) est donc un acteur déterminant en matière d’autorisation ou d’interdiction de la cohabitation bus/vélo.

Toutefois, dans la pratique, l’interdiction de circuler dans les couloirs bus n’est pas toujours respectée par les cyclistes. En 1988, une étude a comptabilisé que 60% des cyclistes utilisaient les couloirs bus en infraction (CETE de Lyon, CETUR, 1988). Depuis cette date, ce taux d’infraction a probablement baissé, étant donnée la multiplication des ouvertures légales de couloirs bus aux vélos. Nos estimations diffèrent de ces chiffres : près de 100% des cyclistes utilisent les couloirs bus en infraction (enquêtes de terrain de 1997 à 2002).

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Bibliographie (non exhaustive) :

SEBBAN, A-C., . Enquête sur «La complémentarité entre vélo et transport public». Journée Technique du CLUB DES VILLES CYCLABLES. Paris : CVC - GART, juin 2001, 11 pages.

SEBBAN, A-C. La complémentarité entre vélo et transport public. Thèse de doctorat sous la direction d’Alain MOTTE, Institut d’Aménagement Régional, Aix-en-Provence : IAR, décembre 2003.

 

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  Site mis à jour le 27/11/2004
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